La date du 12 août est célébrée mondialement comme la Journée Internationale de la Jeunesse.
Depuis sa création par les Nations unies, l’objectif de cette journée est de promouvoir, tout particulièrement auprès des jeunes, le Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà. Ce programme encourage l’action en faveur des jeunes dans dix domaines prioritaires : éducation, emploi, malnutrition et pauvreté, santé, environnement, toxicomanie, délinquance juvénile, loisirs, et pleine et entière participation des jeunes à la vie de la société et à la prise de décisions. Car on ne le dira jamais assez, la jeunesse est l’avenir de l’homme.
Si nous prenons le cas de Madagascar, les jeunes malgaches sont parmi les victimes de l’extrême pauvreté, héritiers des conséquences des années de gabegies et de laxismes. Vu le faible taux de scolarisation enregistré dans l’île, la majorité des jeunes n’a même pas l’ambition d’avoir un emploi stable. Il est à noter que sur les 4 millions de chômeurs, 70% sont des jeunes. Pourtant, nous ne pouvons pas mettre tout cela au compte de la déscolarisation car notons que chaque année 400.000 à 500.000 jeunes diplômés débarquent sur le marché du travail. A tel point que bien plus que le chômage, c’est surtout le sous-emploi qui pénalise les jeunes, eu égard à ce que 42,5% d’entre eux exercent des travaux qui ne correspondent pas à leurs diplômes.
Bien loin des célébrations initiées par le gouvernement qui se déroulent durant 3 jours à Ambalavao, nous avons tenu à questionner les jeunes pour qu’on puisse les entendre et ne plus laisser les politiciens parler à leurs places. « A mon avis, les jeunes malgaches ont besoin de plus d’infrastructures comme les maisons des jeunes pour qu’ils puissent bénéficier de formations ou de cours en civismes », a noté Estivana, jeune diplômée en gestion. Toujours à elle de marteler que « si les jeunes bénéficient d’une bonne éducation et sont cultivés, nous pouvons avoir plus de résultats sur eux, et voir ces efforts en éducation comme un investissement ». Si Estivana mise sur l’éducation, d’autres jeunes demandent une plus grande opportunité dans l’entrepreneuriat. « J’aurais préféré travailler pour mon propre compte mais cela requiert un fonds dont je ne dispose pas alors je travaille pour les autres en attendant de réunir les sommes nécessaires », confie Shamir, un jeune comptable dans une boutique de pièces automobiles à Behoririka. Joe quant à lui, travaille dans le secteur de l’informatique à Toamasina et aux mêmes ambitions : « En tant que jeune, je constate la quasi-inexistence d’organisme pour nous pousser et nous encourager à entreprendre. C’est plutôt le contraire qui se produit car les grandes institutions ou entreprises ont tendance à s’approprier nos projets. Le mieux c’est de mettre en place un ministère pour la promotion des jeunes et de l’emploi mais qui travaille vraiment pour l’intérêt des jeunes en leur guidant ou en les aidant à entreprendre ».
Fabien, comptable dans une société offshore, demande un changement radical de mentalité : « Le plus important c’est d’arrêter de faire rêver les jeunes sur les grands pseudos nobles métiers et les orienter vers l’entrepreneuriat pour qu’ils puissent être un jour l’acteur du développement par le secteur privé ». Comme tous les jeunes, il demande également plus de transparence dans les divers concours pour être fonctionnaire.
Cet engouement des jeunes pour l’entrepreneuriat doit être exploité de sorte qu’ils ne s’attendent pas continuellement à d’hypothétiques offres emploi et soient autonomes.
Source : La Gazette de la Grande ile de Madagascar du Mercredi 13 Août 2014, Aut : Yanne L.