« Le pouvoir d’une adolescente, levier du développement »

carnavalFénérive-Est, 11 octobre 2016. Plus de 3500 personnes sont venues honorer la Journée internationale des jeunes filles (JIJF) sur la place du Tranom-pokonolona. La moitié d’entre elles sont des adolescentes et jeunes filles âgées entre 10 à 24 ans, ayant participé au carnaval dédié à la gente féminine à l’occasion. Cette année, le thème marquant la JIJF porte sur « Le pouvoir d’une adolescente, levier du Développement Durable», traduit librement en malgache par « Tovovavy mahavita azy, fototry ny fampandrosoana lovain-jafy »

p1750204Pour Raïssa, Jeune Pair Educateur à la Maison des jeunes de Fénérive-Est – village de Sahavola, et en tant que porte-parole des jeunes filles de l’Ile, elle a montré aux yeux de tous la force du changement à partir d’une seule adolescente : « Désormais, nous les jeunes filles, nous sommes capables d’exercer le même métier qu’un jeune homme, une fois arrivées à l’âge de travailler et de décrocher le plus haut diplôme qu’un jeune garçon puisse obtenir ».

A titre de preuve, plus de cent soixante jeunes à majorité féminine ont empoché le bac avec une mention dans les cinq districts d’Analanjirofo. Le Chef de Région d’Analanjirofo a évoqué sa conviction sur l’importance d’investir dans les jeunes filles. Une conviction qu’il a déjà partagé au cours de sa participation active à la conférence portant sur le Dividende Démographique, tenue la veille de la célébration officielle.

Immortalisée par les différentes prestations agiles des adolescentes et jeunes filles venues des campagnes environnantes, offrant une ambiance festive et conviviale devant un paysage ensoleillé et tempéré par la brise marine d’à côté, les jeunes filles de l’Ile sont à l’honneur.

Arrivé à la cinquième année de la célébration du 11 octobre, le Ministère en charge de la Jeunesse et des partenaires techniques et financiers conjuguent toujours leurs efforts à mieux préparer les adolescentes vers une jeunesse épanouie sur tout le plan de développement. En outre, Madagascar, tout comme la communauté étatique mondiale est assigné à atteindre les 17 Objectifs du Développement Durable (ODD). Selon les experts des Nations Unies, les investissements chez les adolescentes et les jeunes filles contribuent efficacement à l’achèvement de plusieurs buts des ODD.

Pour sa part, le Ministre de la Jeunesse et des Sports, le docteur Jean Anicet Andriamosarisoa a martelé que l’accomplissement du plein potentiel des jeunes filles est surtout conditionné par l’absence d’une grossesse avant de pouvoir disposer d’un emploi pour survivre. « J’aimerai vous partager un message de mise en garde contre la grossesse précoce ou non désirée. Ainsi, je vous inviterai à utiliser les prestations de service disposant les meilleurs offres en matière de prévention, d’information, de sensibilisation et de protection à votre endroit ». Le gouvernement déploie de la sorte les moyens nécessaires afin de satisfaire ces besoins pour les jeunes à savoir la mise en place des Maisons et espaces jeunes, les centres de santé, les infrastructures de formation et de renforcement de compétences.

Tous les résultats escomptés sur les jeunes filles orientés vers leur autonomisation, éducation et formation restent utopique sans l’engagement de tous les secteurs aussi gouvernementaux que non gouvernementaux. C’est dans ce sens que le Représentant adjoint Henri Claude Voltaire, de l’UNFPA et représentant le Système des Nations Unies a renouvelé son engagement à s’aligner aux côtés du gouvernement pour atteindre les objectifs fixés. Sachant que cette JIJF est déjà stipulée dans la résolution 66/170 des Nations Unies, les jeunes filles méritent plus que jamais à accorder de l’importance.

Contact de la rédaction de l’article :
Noro Haingo Rakotoseheno
Coordinateur National du Programme Santé des jeunes
Ministère de la Jeunesse et des Sports
034 05 830 92

La célébration en chiffres :

– 65 jeunes ont bénéficié de la formation en entrepreneuriat social et solidaire
– 50 jeunes filles formées en internet et informatique
– 150 parents formés en Education parentale sur la Santé des jeunes
– 600 personnes informées sur la prévention du cancer du col de l’utérus et la nutrition des jeunes filles et sur les Droits des jeunes
– 100 jeunes sensibilisés sur la scolarisation des jeunes
– 120 jeunes ayant participé aux activités sportives
– Election de miss et mister
Les jeunes filles et chiffres clés

a. Aujourd’hui Madagascar est de plus en plus caractérisé par la jeunesse de sa population soit 64% âgée de moins de 25 ans dont 47% ont moins de 15 ans et 32% des jeunes et adolescents âgés de 10 à 24 ans. Et dans cette proportion, les adolescentes sont exposées à différents dangers qui pourraient entraver leur développement à la base devenir une jeunesse bien épanouie et en bonne santé.

b. Actuellement, 31.7% des jeunes ont déjà eu un enfant ou sont enceintes d’un premier enfant (Passant de 8 % à 15 ans à 57 % à 19 ans selon les EDS 2008-2009). D’autant plus que la précocité de l’âge d’entrée à la vie sexuelle et reproductive des jeunes persiste. Ainsi, 17% des filles âgées de 15 à 24 ans ont eu leur premier rapport à moins de 15 ans et 9% chez leurs pairs de sexe opposé.

c. Le décrochage scolaire entraverait aussi le processus d’une meilleure autonomisation. Sur 100 élèves qui entrent à l’école, entre 50 et 60 terminent le cycle primaire ; 25 à 30 terminent le collège ; 15 parviennent en terminale et seulement 5 à 6 ont l’espérance d’avoir le baccalauréat in Rapport National sur le VIH, l’éducation sexuelle et les services d’hygiène sexuelle et de santé reproductive pour les jeunes à Madagascar.

d. Encore pire, la recrudescence des grossesses précoces, de la mortalité maternelle chez les adolescentes et l’exposition au VIH/SIDA et aux IST due à la faiblesse d’utilisation de contraception fiable, sont autant de réalités auxquels les jeunes doivent faire face aujourd’hui. Sur 10 femmes qui meurent par jour suite à des causes liées à l’accouchement dans le pays, 3 sont des adolescentes de moins de 19 ans.

e. Le taux de mariage précoce est l’un des plus élevés au monde. Une fille sur deux est mariée ou en union avant l’âge de 18 ans et cela malgré le fait que depuis 2007, le mariage entre deux personnes dont l’une n’a pas 18 ans, est illégal. Enfin, l’absence d’informations, le manque de connaissances en matière d’éducation sexuelle, la méconnaissance des services en place, l’absence d’encadrement, sont autant de faits responsables de la situation observée chez les jeunes en général et les jeunes filles en particulier à Madagascar.

f. Or, d’ici quinze ans, la situation révèle qu’un enfant naissant en 2015 année constituera une adolescente, un adolescent puis une jeune fille ou un jeune homme et une future femme ou chef de famille.

g. Cet investissement dans la jeunesse et plus particulièrement des Adolescentes pourrait générer des conséquences sur une bonne base est envisageable pour le développement de Madagascar qui s’aligne aux autres pays du monde dans l’atteinte du Développement Durable. Si seulement si, toutes les potentialités dont une adolescente dispose sont bien prises en charge dès maintenant.

a. Force est de constater qu’avec la situation alarmante des jeunes filles, le pays s’est engagé aussi dans différentes luttes. Depuis 2014, le Ministère de la Jeunesse et des Sports s’est engagé à mener une campagne nationale visant la promotion des Droits fondamentaux des adolescent(e)s et des jeunes sous les exigences du Dividende démographique « Autonomiser, Former et Employer ».

b. Ce qui laisse entendre que bon nombre de jeunes, notamment les jeunes filles sont confronté(es) à diverses problèmes socio-économiques. En d’autres termes, la contribution des jeunes à apporter leur part dans le développement de sa communauté est mise en jeu. Sachant qu’en 2013, à l’issue des enquêtes sur la Transition des jeunes vers la vie active, 14% des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont frappés par le chômage.