Sport auto version miniature : Les Malgaches aussi sont fans !

Si vous pensez quo us sommes tous obnubilés par la vie de tous les jours, par le rythme demandé par nos travaux et nos foyers, ce n’est pas toujours vrai. D’autres personnes arrivent à juguler vie quotidienne avec leurs passions. En voici, un, avec la passion des voitures miniatures. Interview de Renaud Raharijaona.

Midi Madagasikara : D’où vous vient cette passion pour la collection de voitures miniatures ?

Renaud Rianasoa Raharijaona : « Ça remonte à loin (sourire). Quel petit garçon n’a jamais voulu avoir une petite voiture à Noël ou pour son anniversaire. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’en offrait assez souvent dans mon enfance. Dans cette même période, mes grands cousins m’emmenaient régulièrement suivre les frères Rakotondrabesa et leur légendaire 504 lorsqu’ils courraient un rallye. Je m’amusais alors à transformer les petites voitures que j’avais en voitures de rallye, et je pense que les premiers germes de la passion miniature ont été semés à cette époque. Bien plus tard, au début des années 2000, j’ai eu davantage de moyens à ma disposition. Je me suis alors mis à acheter des voitures miniatures qui ont marqué mon enfance, pour en faire une collection. Au gré des rencontres, j’ai appris à modifier les modèles réduits. Parce que la passion, c’est aussi ça, donner vie à mon imagination en modelant les miniatures comme je le souhaite. C’est exactement comme faire du tunning, mais à l’échelle miniature. Croyez-moi, c’est une belle passion qui inculque des valeurs fortes tel que la patience, la dextérité, ou encore le partage ».

M.M. : « Comment le vivre à Madagascar, avec notamment notre culture qui se moque de certaines passions ? »

RRR : « On subit bien parfois des railleries, mais c’est toujours bon enfant. La raison en est simple. Pour le non initié, ce n’est pas une passion, mais des grands garçons qui jouent à des petites voitures. Pour faire fi de ce qui peut être des moqueries, nous avions besoin d’un cocon collaboratif au sein duquel les passionnés peuvent se retrouver et parler de miniatures sans complexe. Ce cocon, nous l’avons construit dans un premier temps sur Facebook, ce qui nous a permis de tisser des liens entre passionnés. Ensuite, en 2015, nous avons décidé de faire du cocon virtuel une association. L’Association des passionnés de miniatures (ASPAM Madagascar) est née.  Association que je préside pour deux ans ».

M.M. : « Parlez-nous de l’Association des passionnés de miniatures

RRR : « L’association regroupe en son sein une trentaine de membres qui s’épanouissent pleinement dans un cadre associatif structuré et ordonné. Au-delà de la collection de miniatures, nous cultivons la culture de la qualité. Il ne s’agit pas de la qualité de la fabrication des miniatures qui, soit dit en passant sont presque toutes fabriquées en Chine, mais de la qualité de l’organisation de la vie associative. Les membres apprennent à vivre en société, à s’organiser, à gérer des projets. Au sein de l’association, les membres ont l’opportunité d’apprendre, de grandir. C’est une autre école de la vie. L’Association des passionnés de miniatures de Madagascar est ouverte à tous, vraiment à tous.

M.M. : « Quelles sont les différentes activités de l’association ? »

RRR : « L’idée est de partager notre passion simplement au grand public, avec humilité. Cela fait partie de notre plaisir. En 2015, nous avons eu l’opportunité de faire des expositions au Salon de l’automobile et pendant le Rallye international de Madagascar. En 2016, nous nous sommes associés avec le club des Ford Lovers Mada pour tenir deux expositions durant le Rallye FMMSAM et le Motor Show 2016. Au-delà des expositions, nous organisons également des rencontres éducatives et des workshops. L’objectif étant de partager le savoir-faire, et de permettre aux néophytes d’apprendre à prendre soin et à réparer leurs miniatures. Au-delà de l’aspect de la passion, nous estimons avoir des responsabilités envers notre prochain. L’association effectue ainsi des œuvres de bienfaisance. Le 24 décembre 2016, nous avons distribué des vêtements, des chaussures, des vivres, des jouets et des friandises aux villageois d’Antsahabe, dans la commune de Behenjy. En 2017, nous allons innover pour les expositions. Mais chut, il faudra venir aux expositions pour en savoir plus (sourire). Ce que l’on peut promettre, c’est que les petits et les grands apprécieront »

 

Source : Midi Madagascar  du mercredi  4 janvier 2017 ;Aut : Anny Andrianaivonirina